Il y a 10 ans, le 30 avril 2000 à l’occasion de la canonisation de Sœur Faustine, le pape Jean-Paul II décrétait que le deuxième dimanche de Pâques prendrait désormais le nom de « Dimanche de la Miséricorde divine ». Il répondait en cela au souhait du Ressuscité, révélé mystiquement à cette religieuse polonaise : « La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma miséricorde« .
« Que nous apporteront les années qui s’ouvrent à nous ? » disait en cette circonstance le pape Jean-Paul II. Quel sera l’avenir de l’homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu’à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la miséricorde divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Sœur Faustyna, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire. Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l’humanité d’aujourd’hui accueille elle aussi, dans le cénacle de l’histoire, le Christ ressuscité qui montre les blessures de sa crucifixion et répète : Paix à vous ! Il faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l’amour du Père et celle de l’unité fraternelle ».
C’est aujourd’hui notre 2ème assemblée paroissiale sur le thème « De l’Eucharistie à la mission ». En chaque messe, nous croyons par-delà ce que nous voyons, et nous nous écrions : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Par le regard de la foi, nous voyons le Ressuscité, nous le touchons, nous le mangeons. « La paix soit avec vous », nous dit-il ; et cette paix jaillit de son cœur miséricordieux pour se déverser surabondamment en chacun de nous. Veut-elle s’y arrêter ? Doit-elle s’y arrêter ? Certes non. « Au terme de chaque messe, disait encore le pape Jean-Paul II, quand le célébrant congédie l’assemblée par les mots « Ite, Missa est « , tous doivent se sentir envoyés comme « missionnaires de l’Eucharistie » à diffuser dans tous les milieux le grand don reçu. En effet, celui qui rencontre le Christ dans l’Eucharistie ne peut pas ne pas proclamer par sa vie l’amour miséricordieux du Rédempteur ».
« Nous avons vu le Seigneur », ont affirmé les apôtres à Thomas l’incrédule. Allons, nous aussi, annoncer à nos frères : « J’ai vu le Seigneur ; je l’ai touché ; il m’a montré ses mains, son côté … et surtout son cœur miséricordieux. Viens à ce Cœur ; ouvre lui ton cœur pour trouver la paix et pouvoir t’écrier : « Mon Seigneur et mon Dieu » ».
Père Gilles Morin
Curé