C’était un beau mariage comme on savait les célébrer à Cana. Le rituel était empreint de joie et de solennité. Pour une telle circonstance, on invitait la parenté, les amis, les amis des amis … et on s’installait, non seulement pour les deux jours de la cérémonie, mais pour sept jours et souvent plus, de festins, de danses, de chants et de fêtes diverses. On ne s’étonne donc point qu’on fini, ce jour-là, par manquer de vin. Les festivités faillirent tourner court. Ceux qui étaient au fait de ce manque ne pouvait que prier en leur cœur : « Seigneur, viens à notre secours ; Seigneur, viens nous sauver de l’humiliation ; Seigneur, fais que la joie de la fête ne se change pas en amertume ».
C’était un beau mariage. Jésus était là, avec Marie sa mère, et ses disciples. Le miracle eut bel et bien lieu. Le vin coula en abondance, signe évident des bénédictions de Dieu sur l’union sacrée entre un homme et une femme. « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit », nous dit l’évangile, s’empressant d’ajouter : « Il manifesta sa gloire ».
Ê Ce ne sont pas de beaux mariages, ce ne sont pas même de vrais « mariages ». Quand bien même le Parlement portugais vient-il d’autoriser le « mariage » homosexuel, quand bien même six autres pays européens se sont-ils engagés sur ce chemin de légalisation, il n’en demeure pas moins, comme l’a souligné le cardinal-patriarche de Lisbonne, José Policarpo, que « les cultures millénaires assimilent le mariage à un contrat entre un homme et une femme, qui donne lieu à une institution, la famille. Changer cette compréhension millénaire de ce qu’est la famille peut avoir, dans l’avenir, de graves conséquences ». Dieu ne saurait donc bénir l’union de deux hommes et de deux femmes, si ce n’est celle de la fraternité et de l’amitié. Cet enseignement est clairement rappelé dans la Bible. Faudra-t-il mettre au rang des livres subversifs et frapper d’interdit ce livre pluriséculaire, Parole de Dieu pour hier, aujourd’hui et à jamais ? « Le ciel et la terre passeront, nous dit Jésus ; mes paroles ne passeront pas ».
Oh ! que le mariage est quelque chose de beau ! Quelle magnifique fête ! Qu’il est grand ce mystère lorsqu’on pense au Christ et à l’Eglise ! Nous nous en émerveillons et dans le contexte actuel, nous laissons monter cette simple prière : « « Seigneur, viens à notre secours ; Seigneur, fais que la beauté du mariage ne soit ni dénaturée ni profanée ; Seigneur, fais que la fête ne se change pas en amertume ».
Ê C’est aujourd’hui la journée mondiale du migrant et du réfugié. Que de drames dans notre monde malmené. Le plus souvent, les premières victimes en sont les enfants parce qu’ils sont les moins capables de faire entendre leur voix. Ils se comptent par millions, dans tous les continents. Comment ne pas penser tout spécialement au séisme qui vient de frapper Haïti, avec tout ce que cela comporte de souffrances et d’errances, de déracinements et de déplacements, d’appauvrissement et d’isolement ? Pour eux, il nous faut ouvrir les bras et élever la voix. Il nous faut les aider. Pour eux, il nous faut prier : « Seigneur, viens à leur secours ; Seigneur, viens les sauver ».
Ê C’est aujourd’hui la marche nationale pour la vie. Comment ne pas évoquer ces petits sans voix, dont le sein de leur maman n’est même plus un refuge, et qui se trouvent comme expulsés du nid maternel pour être purement et simplement éliminés ? Comment ne pas penser encore à tous ces enfants ballottés à droite et à gauche, tiraillés au sein de couples éclatés qui s’entredéchirent, et qui n’ont plus véritablement de « chez eux » ? « Seigneur, viens à leur secours ! Seigneur, Dieu de vie, fais que leur vie ne sombre dans la nuit du désespoir ».
C’était un beau mariage que celui de Cana en Galilée. Un vrai mariage, c’est tellement beau. Une vraie famille, c’est un tel lieu de vie. Il faut dire et répéter que la famille, fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, est la cellule de base de la société. C’est donc elle qu’il faut promouvoir et soutenir. C’est elle qu’il faut encourager et louer. Là est le lieu de la stabilité où l’on plonge ses racines ; là est le foyer ardent d’où jaillit la splendeur de la vie ; là est ce refuge où l’on a grandi et où l’on aime à revenir.
Père Gilles Morin
Curé