Cette solennité de Pâques en cette année 2019, prend une dimension particulière pour les catholiques de Paris, mais aussi pour les personnes enracinées dans la tradition des origines de notre patrie. Venant de vivre le drame de la destruction par le feu de la toiture de la cathédrale Notre Dame, nous sommes sous le choc des images de la dévastation de l’édifice multiséculaire si précieux pour la transmission du patrimoine de la Foi en Jésus de Nazareth, vrai Dieu et vrai Homme, mort sur une croix et ressuscité le troisième jour.
Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de réparer l’édifice, le but de ces réparations n’est pas unanime… Certains sont prêts à en faire un musée évolutif au risque des audaces modernes, tout en lui concervant son « cachet » d’antan… D’autres, dont font parti les catholiques vivant de la foi au Christ « surgi du tombeau au troisième jour », veulent que les travaux soient en relation avec ce mystère de la Foi, car ils n’oublient pas que la raison d’exister de l’édifice de pierres est surnaturelle ! Les pierres de nos églises, si belles soient-elles, si ouvragées soient-elles, sont de pâles figures des réalités à venir en l’autre monde.
Penser à la réparation de Notre Dame de Paris, n’est pas un devoir de pieuse mémoire de nos ancêtres non plus ! Penser à la réparation de Notre Dame de Paris c’est d’abord et avant tout, accueillir le message de Jésus à Saint François d’Assise : « répare mon église » et oser l’audace de poursuivre le mouvement d’évangélisation qui est annonce explicite de la foi. Or ces réparations auxquelles St François est invité, correspondent à l’événement que nous vivons encore aujourd’hui par la célébration du mémorial de la Passion et de la Résurrection de Jésus. Car il s’agit, non pas de réparer l’assemblage des pierres de Notre Dame de Paris, mais de permettre à ce que toute personne humaine, puisse être réparée, rénovée, ressuscitée ! L’ensemble des questions qui se posent à propos de Notre Dame, raisonnent en nous et nous invitent à réaliser avec action de grâce, que nos corps sont des temples vivants pour abriter la présence divine ! De ce fait, nous voyons qu’il est urgent de réparer les pierres vivantes qui constituent l’Église. Il est urgent de permettre que chaque personne humaine puisse être présentée à Jésus pour bénéficier des fruits de sa Passion et de sa Résurrection. Et pour ce faire, Dieu nous a confié les uns aux autres, en nous disant : « comme je vous ai aimés, aimez vous les uns les autres »…. Le mode d’aimer pour Dieu est d’aimer sans mesure… puisqu’il a donné sa vie pour les pécheurs que nous sommes !
En vivant cette fête de la Résurrection du Sauveur, devenons des annonciateurs de la Bonne Nouvelle du Salut, comme le fut Marie-Madeleine au petit matin du troisième jour.
Alléluia Jésus est Ressuscité, Sainte fête de Pâques 2019 !
Père Gilles Pelletier, sv