De nouveau, en ce dimanche, l’Église nous fait méditer le message par lequel Jésus inaugure son ministère publique. Sa Parole forte est écoutée, hic et nunc, par une foule immense. Jésus invite à être dans la joie parce que toute personne humaine est faite pour le bonheur selon le cœur de Dieu.
Cette joie profonde est conditionnée, si l’on peut dire, par la correspondance de l’action de l’être humain à ce que Dieu a fait en créant l’univers, visible et invisible. « Bienheureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux »… Le chemin du bonheur parfait passe par la pauvreté qui fait reconnaître que Dieu seul est riche, puisqu’il donne l’existence à toute personne humaine, à tout animal, à tous les végétaux, à tous les minéraux… Jésus poursuit et conclut son enseignement par : « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. ». Le bonheur selon Jésus passe aussi par la souffrance. Il vivra lui-même au plus haut degré ce qu’il enseigne.
Cette souffrance n’est pas achevée, tant que l’humanité est sur terre… Les églises qui ont été profanées sont une souffrance infligée à Jésus qui a de nouveau été raillé, rejeté, mis à terre, bafoué… et aussi par le mépris dont notre société a fait en gardant le silence, comme si l’insulte au Christ était sans gravité. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi gardes-tu le silence »… Cette souffrance infligée à Jésus perdure et s’intensifie lorsque ses apôtres, ses ministres d’aujourd’hui bafouent leurs engagements à son service…
Jésus dit pourtant que sa joie vient de son engagement à sauver l’homme de tout péché qui rend indigne de Dieu. Jésus se donne pour que nous vivions les béatitudes en toutes circonstances, dans toutes les conditions de nos vies…
Jésus souffre encore lorsque l’homme et la femme ne sont plus respectés dans leur différence qui constitue la famille, cellule fondamentale de la société… Jésus souffre lorsque l’Homme de notre temps ne respecte pas la dignité de son frère humain en n’agissant pas pour qu’il ait de quoi vivre, se nourrir, se vêtir, se loger… Que de souffrances en ce temps, en tous les temps, dues essentiellement à l’orgueil qui conduit à l’individualisme mortifère.
En accueillant les béatitudes, soyons « bienheureux » parce que nous donnerons nos vies pour nos frères et sœurs en humanité afin qu’ils soient enrichis par l’amour. Soutenir les malades, les veufs et veuves, accompagner les personnes en recherche d’emploi, en recherche de logements dignes ; aider à l’éducation des enfants et des jeunes… que pouvons-nous faire pour vivre les béatitudes qui engagent à être au cœur de notre société porteurs de la Vie du Christ ? A chacun de répondre par ses actes.
Père Gilles Pelletier, sv