Je tairai son nom mais il a fait mon admiration. Il venait de faire une magnifique confession et avec grande joie je venais de lui donner le sacrement du pardon. Et voilà qu’à ma grande surprise cet enfant me posa cette question :
« Père, pourquoi on ne peut pas voir Jésus en chair et en os ? Je voudrais tellement lui faire un gros câlin. »
Je lui adressai alors quelques mots, tentant maladroitement de lui fournir quelques éléments de réponse. Tout à coup, son visage s’illumina et, élevant les yeux et les mains vers le ciel, il s’écria à haute voix : « Jésus, je t’aime très fort et je te fais un gros câlin. » Sans nul doute, sa confession fut pour lui une véritable résurrection. La grâce du pardon déclencha sa transfiguration.
L’Evangile de ce dimanche nous annonce ce qui nous attend. Notre Dieu est le dieu de vie. Il est « la résurrection et la vie ». Le croyons-nous vraiment ? Jésus nous interroge. Notre réponse est-elle celle de Marthe ? « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde ». Or la joie de Dieu est justement de pardonner et de sauver. Allons-nous le laisser déverser en nous ses flots de miséricorde ?
Lundi prochain, 26 mars, nous aurons ici, à Notre-Dame de Nazareth, la Journée du pardon. C’est un appel à la conversion, à la confession, à notre résurrection et à notre transfiguration. Ce rendez-vous avec Jésus, il ne faut surtout pas le manquer. Déjà noté sur notre agenda, – je l’espère – il doit être l’une des priorités de notre Carême. Avec Jésus, nous voulons nous câliner, n’est-ce pas ?
Ce week-end, nous sommes immergés dans l’ambiance conviviale et familiale de nos Journées d’Amitié. Les personnes que nous allons côtoyer sont bel et bien » en chair et en os « . Il faut désirer leur faire un gros câlin. Je ne prétends, certes pas, vous encourager à vous jeter au cou de tous nos visiteurs pour les embrasser. Un tel accueil, ô combien chaleureux, pourrait surprendre et même être inconvenant. Mais il est d’autres manières de câliner et cajoler : par notre regard et notre sourire, par notre attention et les mots que nous prononçons, par les gestes de délicatesse que nous posons, etc … De telles attitudes touchent les cœurs ; Jésus est le Libérateur. Que de tombeaux de solitude et de désespérance il nous faut ouvrir ! Que d’enfermements il nous faut briser … pour parvenir à nous câliner !
Surtout n’hésitons pas, nous aussi, à élever nos mains et nos cœurs vers le Seigneur pour lui dire : « Jésus, je t’aime très fort et je te fais un gros câlin ».
Père Gilles Morin, curé