Les media en parlent et en reparlent ; de grandes manifestations ont lieu pour l’honorer et le remercier. Une messe est même célébrée ; là est de loin le plus important ; on est tenté de le minimiser ou de l’oublier. Johnny Halliday est mort. C’était l’idole des jeunes, à ce que l’on dit. Il a marqué des générations ; ce n’était pourtant pas mon idole. Rien d’étonnant à cela puisque, d’après ce que me disent les jeunes du patro sur le ton de la taquinerie, je suis vieux.
Les media en ont parlé encore et encore. À l’occasion de son décès, Jean d’Ormesson a lui aussi été louangé et vénéré. Une imposante cérémonie s’est déroulée dans la cour d’honneur des Invalides. Pour lui aussi – et on ne l’a guère souligné – une messe a été célébrée. L’offrande du sacrifice eucharistique a pourtant une autre dimension que la simple dépose d’un stylo sur son cercueil.
Il conviendrait de revenir à un peu de cohérence. Le départ de ces deux personnalités nous rappelle la caducité de la vie ici-bas et nous invite de manière pressante à nous enraciner dans ce qui a valeur d’éternité. Où est la vraie vie ? Qui est la vraie vie sinon celui qui vient dans la nuit de Noël et qui va s’immoler sur la Croix par amour pour nous ? Les messes célébrées nous fournissent la réponse ; tout le reste n’est finalement que souvenirs et nostalgie. Les beaux discours et les éloges de toutes sortes passeront ; l’Amour, Lui, ne passera jamais.
Or, l’Amour c’est Jésus. Dans les années 1970, un opéra-rock portait le nom de « Jésus Christ superstar ». Beaucoup plus qu’une star, Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il est par excellence La Bonne Nouvelle. Actuellement encore à l’affiche au palais des sports de la porte de Versailles, la comédie musicale « Jésus, de Nazareth à Jérusalem » met en lumière cette Bonne Nouvelle. Parlant du Nazaréen, le dernier morceau musical, dans un rythme entraînant, nous fait chanter ce refrain :
« La bonne nouvelle, c’est lui
La bonne nouvelle c’est fou
La bonne nouvelle, c’est lui
La bonne nouvelle c’est nous »
En ce 2ème dimanche de l’Avent, par la bouche du prophète Isaïe, le Seigneur nous donne ordre de mission : « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! » Voici le Seigneur Dieu ». De par la grâce de notre baptême, nous sommes prophètes. Au diapason de Jean le Baptiste, il nous faut donc clamer que la Bonne Nouvelle, c’est Jésus. C’est fou, certes, mais c’est vrai. Élevons la voix pour la porter à Paris, à nos proches, à tous les fans et admirateurs de Jean d’Ormesson et Johnny Halliday. Nous serons ainsi nous aussi bonne nouvelle pour nos frères.
Notre archevêque, le Cardinal André Vingt-Trois, n’a pas cessé, durant ses douze années d’épiscopat à la tête de notre diocèse, de nous inviter et de nous pousser à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Comment mieux le remercier sinon en renouvelant notre élan missionnaire, particulièrement à l’approche de Noël mais aussi tout au long de notre vie ? La Bonne Nouvelle n’est-elle pas pour tous ?
Père Gilles Morin, curé