Le Seigneur t’appelle, pourquoi attendre ? L’Amour te tend les bras, pourquoi ne pas t’y précipiter ? Le Christ te dit : « Viens … maintenant », pourquoi différer et tergiverser ? Jésus pose sur toi son regard comme il le fit un jour sur un jeune homme riche ; il t’invite à tout lâcher pour mettre tes pas dans ses pas ; veux-tu t’exposer à repartir tout triste. N’est-il pas la perle précieuse qui mérite de tout vendre pour l’acquérir ? Alors pourquoi zigzaguer et esquiver ? Oui, pourquoi aligner les « peut-être », les « plus tard », les « si » et « à condition que » ? Pourquoi traîner les pieds au lieu de t’écrier avec l’apôtre Paul : « Saisi par le Christ Jésus, je cours droit, tout droit vers le but » ? Pourquoi donc aller d’atermoiement en atermoiement pour finalement caler et reculer.
Situons-nous à un autre niveau : Ce jeune homme ou cette jeune fille t’aime et te tend les bras. « Je t’aime », lui réponds-tu ? Mais alors, pourquoi éluder la question de l’engagement dans le mariage ? « Je te suivrai partout où tu iras » lui assènes-tu ? Alors pourquoi aligner des « plus tard », des « si », des « à condition que » à n’en plus finir ? Pourquoi multiplier les « d’abord » au point de les faire passer avant celui ou celle que tu prétends aimer ? Pourquoi, si ce n’est par ce que tu n’es pas encore véritablement saisi par l’Amour, parce que tu n’aimes pas assez, parce que tu n’aimes pas plus que tout.
Hier, à la Cathédrale Notre-Dame de Paris, 9 nouveaux prêtres ont reçu l’onction sacerdotale. Eux se sont laissé saisir par le Christ au point de vouloir le suivre jusqu’au bout, au point d’en être désormais comme une icône vivante, au point d’en prodiguer son enseignement et d’en déverser ses grâces sur notre humanité. Leur oui a été oui, leur « je t’aime, Seigneur » a été un vrai « je t’aime », sans « peut-être », ni « plus tard », ni « si » ni « à condition que ». Aujourd’hui, ils sont prêtres pour l’éternité.
Hier, nous étions nombreux à aller jusqu’à eux en ce jour solennel de leur ordination sacerdotale. Aller vers le prêtre, c’est aller vers Jésus. Les grandes vacances s’ouvrent. Saurons-nous, là où nous sommes, garder le souci d’aller vers le prêtre, nous démener pour y parvenir, nous organiser pour le trouver, nous motiver pour en faire une priorité ? Que seraient nos vacances si à l’appel du Seigneur à vivre dans son intimité, nous répondions « permet-moi d’abord … laisse-moi d’abord… » … « Toi, plus tard … Toi, après … ». Ce serait avouer dans les faits que nous ne l’aimons pas assez, que nous ne l’aimons pas plus que tout. A nous de rester dans l’élan de notre année pastorale qui nous a fait chanter et répéter : « Je vous aime ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie »… « jusqu’au dernier soupir de ma vie » donc à commencer par juillet et août.
Père Gilles Morin
Curé