Aller au désert durant ce temps de la quarantaine préparatoire à la solennité de la Résurrection de Jésus, est la démarche « ordinaire » des chrétiens depuis bien des siècles ! Comment allons-nous vivre ce temps exceptionnel dans nos vies parisiennes ?
Le pape François, dans son message de carême, nous invite à vivre une écologie intégrale afin de rendre nos vies plus humaines : « Quand la charité du Christ transfigure la vie des saints – esprit, âme et corps –, ceux-ci deviennent une louange à Dieu et, par la prière, la contemplation et l’art, ils intègrent aussi toutes les autres créatures, ».
Il s’agit effectivement de lutter, non contre quelque voisin ou personne qui nous dérange ; mais de nous dérourner résolument du péché qui est toujours destructeur. Car nous dit encore le pape François : « Le péché qui habite dans le cœur de l’homme (cf. Mc 7, 20-23) – et se manifeste sous les traits de l’avidité, du désir véhément pour le bien-être excessif, du désintérêt pour le bien d’autrui, et même souvent pour le bien propre – conduit à l’exploitation de la création, des personnes et de l’environnement, sous la motion de cette cupidité insatiable qui considère tout désir comme un droit, et qui tôt ou tard, finira par détruire même celui qui se laisse dominer par elle. ».
De cette lutte contre le péché, il faut passer à l’accueil de la grâce de la guérison par le repentir et le pardon du Seigneur. Car il y a une impatience créatrice en chacun de nous. « Toute la création est appelée, avec nous, à sortir «de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu» (Rm8,21). Le carême est un signe sacramentel de cette conversion. Elle appelle les chrétiens à incarner de façon plus intense et concrète le mystère pascal dans leur vie personnelle, familiale et sociale en particulier en pratiquant le jeûne, la prière et l’aumône. »
Malgré nos faiblesses si nombreuses, malgré nos manquements à la fraternité, malgré nos innombrables trahisons de nos paroles, de nos engagements, il est toujours temps de se convertir en revenant au Seigneur qui nous enseigne ce qui est Bon, Vrai et Beau. La Vie divine, est sans cesse créatrice et donc produtrice du bien pour ceux et celles qu’elle touche. Par notre volonté de conversion, par notre humilité dans l’accueil de la vérité sur nous même, nous pouvons laisser Dieu se réconcilier avec nous. «Abandonnons l’égoïsme, le regard centré sur nous-mêmes et tournons-nous vers la Pâque de Jésus: faisons-nous proches de nos frères et sœurs en difficulté en partageant avec eux nos biens spirituels et matériels. Ainsi, en accueillant dans le concret de notre vie la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, nous attirerons également sur la création sa force transformante. »
Bon et Saint temps des exercices spirituels !
Père Gilles Pelletier, sv