Lorsque le 11 février 1858, Bernadette Soubirous est près de la grotte de Massabielle, elle est loin de s’imaginer que le sol de ce lieu sera foulé par des millions de personnes venant répondre à l’appel de la Dame qui lui est apparue 18 fois ! La demande : « venez boire à la source » sera suivie quelques jours plus tard par un miracle ; une jeune fille qui avait un bras déboîté, après l’avoir trempé dans la source retrouve souplesse et agilité… le 70ème et dernier miracle reconnu date de 2008, 7200 guérisons sont déclarées… Lourdes est le lieu des malades, le lieu de réconfort permanent pour tous ceux et celles qui sont atteints de quel que mal que ce soit.
Ce 11 février, aura lieu la 27ème Journée Mondiale du Malade qui nous invite à être davantage attentifs à ceux et celles qui vivent une immense pauvreté pouvant toucher tout le monde… la maladie du corps, de l’intelligence, de l’âme, est sous diverses formes un fléau qui absorbe une énergie colossale, dévorante, et usante. La solitude en ces moments-là est importante, anxiogène, stérilisante. La question qui dévore la personne malade, n’est pas seulement : « vais-je guérir » ? mais aussi et surtout « à quoi je sers » ? Le malade ne peut plus être un « productif » il est devenu « un coût, un impact, une charge »… Face à ceux et celles qui sont des « producteurs de biens de consommation » les malades peuvent être considérés comme des « déchets » pour lesquels il faut trouver une solution ayant le moins d’impact sur les finances du groupe social… Dans cette dynamique mortifère, il est important d’écouter Jésus qui invite ses disciples à « donner gratuitement ». Il est réconfortant d’écouter le Pape qui invite à entrer dans la culture du don : « Face à la culture du déchet et de l’indifférence, je tiens à affirmer que le don doit être considéré comme le paradigme capable de défier l’individualisme et la fragmentation sociale contemporaine, pour établir de nouveaux liens et diverses formes de coopération humaine entre les peuples et les cultures »… (message 27ème journée Malades).
Le Saint Père, nous exhorte à devenir des acteurs agissant pour le bien commun de nos sociétés par le don de soi au service des autres, car écritil « les structures catholiques sont appelées à exprimer le sens du don, de la gratuité et de la solidarité, en réponse à la logique du profit à tout prix, du donner pour obtenir, de l’exploitation qui ne s’embarrasse pas des personnes. »
Afin de vivre cette journée mondiale du malade, non seulement comme un jour d’attention à cette cause, mais comme un jour qui nous met en mouvement pour vivre dans le don de soi, cherchons parmi nos voisins la personne qui aurait besoin de notre présence gratuite, décidons de nous y investir régulièrement. C’est ainsi que nous vivrons l’Évangile en notre quartier, en notre paroisse.
Père Gilles Pelletier, sv