Quelques jours de repos début août dans ma belle Bretagne natale m’ont fait le plus grand bien. Par-delà la splendeur des côtes, l’immensité de la mer et la majesté des couchers de soleil, j’ai pu aussi savourer des moments privilégiés de vie de famille. L’un de mes frères n’a pas manqué de m’aborder sur des questions religieuses. Ayant reçu la même éducation que moi, il se dit « catholique ». Certes, il ne met guère les pieds à l’église mais il n’en demeure pas moins chagriné de constater que ses enfants ne donnent plus de place à Dieu dans leur vie. « Comment expliques-tu, m’a-t-il lancé, que tant de personnes dans le monde se disent incroyantes. Que répondre à cela ?
Vous imaginez aisément qu’un grand débat aurait-pu s’ouvrir entre nous. Je l’ai plutôt invité à aborder cette question sous un autre angle. « Demande-toi d’abord pourquoi tant de personnes dans le monde, à commencer par des esprits brillants et intelligents, mettent Jésus au cœur de leur vie ? Pourquoi sont-ils saisis par ce Nazaréen qui bouleverse et donne sens à leur existence ? C’est donc bien qu’ils ont fait la rencontre expérimentale non pas d’abord avec une idée, une théorie ni même une religion, mais avec une personne réelle, le Christ ».
Nous voici renvoyés à la question posée par Jésus à ses disciples dans l’Evangile de ce dimanche : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? … Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Le chrétien se doit de répondre en vérité : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Voilà à mes yeux le point de départ de toute discussion. Pourquoi, oui pourquoi Jésus continue-t-il de séduire tant d’âmes et de fasciner tant de nos contemporains au point même de les conduire sur un chemin qui se démarque de la logique de notre monde? Pourquoi ces chrétiens rayonnants et débordants d’espérance affirment-ils aujourd’hui encore avec l’apôtre Paul : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » ?
L’oraison d’ouverture de la messe de ce jour est de toute beauté. Il faut la faire nôtre et la laisser résonner au plus intime de nous-mêmes : « Dieu qui peux mettre au cœur de tes fidèles un unique désir, donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et d’attendre ce que tu promets ; pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies ».
Que notre unique désir soit donc vraiment d’aimer Jésus, de vivre en cœur à cœur avec Lui, de nous enraciner toujours plus en Lui, quelles que soient les agitations et les turbulences de notre monde. Nous sommes tellement heureux d’affirmer que Jésus-Christ est Seigneur et Sauveur. Nous sommes tellement honorés d’être fils et filles de l’Eglise. Nous sommes tellement réconfortés de savoir que la puissance de la Mort ne saurait l’emporter sur elle.
Père Gilles Morin, Curé