« Nous avons une Mère ! » s’écriait le Pape François à Fatima, samedi dernier, à l’occasion du centenaire des apparitions de la Vierge Marie en ce lieu béni. « Chers pèlerins, répétait-il, nous avons une Mère, nous avons une Mère ! » et le Saint Père de donner cette recommandation instante : « Cramponnés à elle comme des enfants, vivons de l’espérance fondée sur Jésus ». Alors que nous approchons de la solennité de l’Ascension, notre pape rappelle le fondement de notre espérance : « Quand Jésus est monté au ciel, poursuit-il, il a apporté auprès du Père céleste l’humanité – notre humanité – qu’il avait assumée dans le sein de la Vierge Mère ; et il ne s’en séparera jamais plus. Fixons notre espérance, comme une ancre, dans cette humanité placée dans le ciel à la droite du Père. Que cette espérance soit le levier de la vie de chacun de nous ! Une espérance qui nous soutient toujours, jusqu’au dernier souffle. »
Marie nous a donné Jésus ; Jésus nous a donné Marie. Nous avons une Mère ; elle est avec son divin Fils dans la gloire du Ciel. Elle est aussi près de nous, dans notre quotidien, vigilante et maternelle, à vouloir déverser en nous ses flots de tendresse. Elle est la Mère de l’espérance qui, sans cesse, nous appelle à tourner nos regards et à élever nos cœurs vers le Ciel. Notre pape François en est bien convaincu, lui qui, samedi dernier à Fatima, a confié : « Je ne pouvais pas ne pas venir ici pour vénérer la Vierge Mère et lui confier ses fils et ses filles. Sous son manteau ils ne se perdent pas ; de ses bras viendront l’espérance et la paix dont ils ont besoin… »
Mercredi dernier, comme à l’habitude, les enfants du patronage sont venus à l’église pour un temps de causerie s’achevant par une petite prière. Dans la foulée de la fête de Notre-Dame de Fatima et en ce mois de mai dédié plus spécialement à la Vierge Marie, je leur ai parlé du chapelet. Puis j’ai posé cette question toute simple aux deux groupes qui se sont succédés : « Quels sont ceux, parmi vous, qui pensent à dire au moins un « Je vous salue Marie« chaque jour. Levez la main ? » Ce fut pour moi un choc. La majorité des bras est restée baissée. Ces petits et ces jeunes oublient donc trop souvent qu’ils ont une maman dans le ciel. Il est pourtant si beau et si réconfortant de répéter inlassablement : « Je vous salue Marie … Ma … comme maman ».
La petite Blanche est l’une des filles du patronage. Elle n’a que 9 ans. Marguerite, sa maman, vient d’effectuer sa Pâque ; le Dieu de Vie vient de la rappeler près de Lui. Blanche était donc absente mercredi, et pour cause. Si elle avait été parmi nous et que le Père Gallet ait pu lui poser la question : « Est-ce que du dis au moins un « Je vous salue Marie chaque jour », sans nul doute son bras se serait levé. Bien sûr, elle continue de parler dans son cœur à sa maman qui vient de lui être retirée ici-bas, mais elle reste d’autant plus enracinée dans cette conviction fervente qu’elle a une Mère … une Mère dans le Ciel, la Vierge Marie. Elle ne la lâche pas ; dans la prière elle se blottit contre elle.
Nous avons une Mère ! Surtout ne l’oublions jamais. Au fait, et nous, disons-nous chaque jour au moins un « Je vous salue Marie » … et mieux encore, une dizaine … et mieux encore notre chapelet, comme le demandait la Vierge aux enfants de Fatima ?
Père Gilles Morin, Curé