Oui, il faut prier. C’est un impératif. Depuis des mois, nous prions pour la France. Il faut continuer. C’est une telle force, une telle puissance. Le Père Jean-Léon Le Prevost, le fondateur de notre Congrégation, l’affirmait clairement en ces termes : « Que nous serons heureux, chers frères, et que nous serons forts si nous sommes bien convaincus un jour que la prière est la seule grande puissance du monde, que c’est la plus noble et la plus haute des œuvres, et que toute action, tout travail est méritoire et saint si la prière le relève et le sanctifie ». Rappelons-nous ces textes magnifiques que nous offrent la liturgie du vendredi-saint, qui nous font prier pour les pouvoirs publics : « Prions pour les chefs d’État et tous les responsables des affaires publiques : Que le Seigneur notre Dieu dirige leur esprit et leur cœur selon sa volonté pour la paix et la liberté de tous » … et le prêtre d’enchaîner par l’oraison suivante : « Dieu éternel et tout-puissant, toi qui tiens en ta main le cœur des hommes, et garantis les droits des peuples, viens en aide à ceux qui exercent le pouvoir ; Que partout sur la terre s’affermissent avec ta grâce la sécurité et la paix, la prospérité des nations et la liberté religieuse ». Il nous faut donc prier … continuer à prier. Par-delà la démarche du suffrage universel, notre chef d’Etat, quel qu’il soit, sera appelé d’abord par Dieu à servir notre pays, à le guider et à le gouverner. C’est à Dieu d’abord qu’il devra rendre compte de sa mission. Cette mission sera, sous un certain angle, une vocation.
C’est, en ce dimanche, la journée mondiale de prière pour les vocations. Comme l’a rappelé le pape François dans son message à cette occasion, nous ne saurions désespérer ni de notre temps ni de notre pays. Nous sommes chrétiens, n’est-ce pas ? « Face aux questions qui émergent du cœur de l’homme et aux défis qui surgissent de la réalité, affirme le Saint-Père, nous pouvons éprouver une sensation d’égarement et sentir un manque d’énergies et d’espérance. Il y a le risque que la mission chrétienne apparaisse comme une pure utopie irréalisable ou, en tout cas, comme une réalité qui dépasse nos forces. Mais si nous contemplons Jésus ressuscité, qui marche aux côtés des disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-15), notre confiance peut être ravivée ; dans cette scène évangélique, nous avons une authentique ‘‘liturgie de la route’’, qui précède celle de la Parole et du Pain rompu et nous fait savoir que, à chacun de nos pas, Jésus est à nos côtés ! » Bien sûr, le pape François souligne le besoin urgent des vocations sacerdotales et religieuses. Que prône-t-il ? La prière. Rappelons-nous : c’est une telle force, une telle puissance. « Il ne peut jamais y avoir de pastorale vocationnelle ni de mission chrétienne, dit-il, sans la prière assidue et contemplative. En ce sens, il faut alimenter la vie chrétienne par l’écoute de la Parole de Dieu et, surtout, prendre soin de la relation personnelle avec le Seigneur dans l’adoration eucharistique, ‘‘lieu’’ privilégié de la rencontre avec Dieu ». Et le pape d’insister : « C’est cette intime amitié avec le Seigneur que je désire vivement encourager … C’est pourquoi je demande aux communautés paroissiales, aux associations et aux nombreux groupes de prière présents dans l’Église : contre la tentation du découragement, continuez à prier le Seigneur … ».
Il faut prier, prier pour les vocations. Durant les dernières grandes vacances, une famille prenait le temps d’écrire quelques cartes postales. Après en avoir rédigé plusieurs à des oncles, tantes, cousins, cousines et amis, cette famille s’interrogea : « À qui pourrait-on encore écrire ? À qui cela ferait-il plaisir ? » « Au Père Morin » s’écrièrent les enfants. La maman dit alors à son fils : « Au fait, Paul, tu t’étais engagé à prier pour lui ». Et Paul de répondre : « Pourquoi parles-tu au passé ? » Ce jeune avait effectivement promis de prier pour moi chaque jour à l’occasion de sa retraite de Profession de foi … C’était en 2009. Nous sommes en 2016. Quelle belle fidélité ! Quel précieux soutien pour moi ! Il faut donc prier et prier encore pour cette grande cause des vocations. Priez-vous … priez-vous avec une telle ténacité, avec une si belle fidélité ?
Père Gilles Morin, Curé