Depuis les premiers jours du mois de novembre, nous prions pour lui. Il s’appelle Sébastien ; il est âgé de 11 ans ; c’est le neveu de notre Frère Bruno. Il était dans le coma… si longtemps … trop longtemps. Tout semblait s’être éteint en lui. Depuis quelques jours, il est réveillé ; ses yeux se sont ouverts à nouveau ; il s’est remis à parler. Sa maman voyant ses lèvres bouger s’est approché de lui.
- Que dis-tu, Sébastien ?
- Maman, je parle à Jésus… et d’ajouter magnifiquement : Je ne suis pas seul ; Jésus est là.
Quel mystère ! Il nous faut continuer à prier pour ce petit Sébastien qui doit prochainement subir une intervention chirurgicale particulièrement délicate et à grands risques. « Que deviendra donc cet enfant ? »
Depuis des années, des hommes, des femmes et des enfants ont connu les ténèbres des massacres et de la guerre. Partout dans le monde, les conflits armés, les horreurs les plus insoutenables et les drames les plus insupportables ont ravagé des régions et des populations entières. Monseigneur Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep vient de rappeler que la destruction de sa ville, est terrible. Dans de telles ténèbres, il évoque pourtant une nouvelle espérance : « Cela faisait six ans qu’à Alep Ouest, dans les quartiers chrétiens, on ne fêtait plus Noël par des décorations ou des lumières. Maintenant on voit des gestes d’espérance et de changement. » Tout était éteint ; tout veut donc se rallumer. À Noël, Jésus vient jusqu’à nous ; il vient pour nous ; il vient pour tous. Jésus est là.
En chaque nuit de Noël, nous entendons ces mots du prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Ne marchons-nous pas nous-mêmes dans l’obscurité de notre tiédeur et de notre médiocrité ? Ne ployons-nous pas sous le poids de nos péchés répétés et de nos infidélités ? Notre cœur n’est-il pas parfois anesthésié par la platitude de nos horizons, et gangréné par la désespérance résultant de nos abandons et de nos résignations ?
Alors, comme le petit Sébastien, ouvrons les yeux. Laissons la lumière nous pénétrer et réveiller en nous nos plus hautes aspirations : Jésus est là.
Comme nos frères chrétiens d’Alep, quelle que soit notre situation, quels que soient les ravages en nos vies, fêtons Noël, chantons Noël … accueillons l’Enfant-Dieu qui vient doucement et saintement, recherchant nos bras pour se blottir contre nous, désirant notre cœur pour y faire sa demeure… bien sûr, pour y porter Sa Lumière.
Père Gilles Morin, Curé