C’est parti ! Le mondial de football va occuper une place importante dans les medias, envahir nos écrans, susciter commentaires et débats et déchainer bien des passions. Il semble être désormais un événement incontournable à l’échelon planétaire. Le football compte environ 265 millions de joueurs à travers le monde ; avouez que ce n’est pas rien.
La plupart de ces sportifs ignorent jusqu’au nom de Jules Rimet qui fut pourtant l’initiateur de la première coupe du monde de football. Au lendemain de la première guerre mondiale, il vit dans ce sport un outil au service de la paix. Ce chrétien convaincu souhaitait que les hommes, unis autour d’une passion commune, se respectent et s’apprécient. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
La plupart de ces sportifs ignorent tout autant le nom de Lucien Laurent. C’est pourtant ce joueur de l’équipe de France qui, en 1930 en Uruguay, marqua le tout premier but de l’histoire du mondial « Quand j’ai marqué ce but, a-t-il témoigné, j’ai eu une joie simple, celle d’un buteur normal avec ses coéquipiers. On a dû tout juste s’embrasser ou se taper dans la main avant de reprendre le jeu… On ne jouait pas pour l’argent et on n’y pensait pas. Je n’ai jamais gagné un sou ». Où en sommes-nous aujourd’hui ?
La plupart de nos jeunes footballeurs de France ignorent également que leur sport a été importé d’Angleterre en France par les patronages. Sa valeur éducative, disciplinaire et morale n’a pas échappé aux pasteurs d’âmes que sont les prêtres. Là encore, où en sommes-nous aujourd’hui ?
Le pape François, grand amateur de football, lui, se souvient. Samedi dernier, s’adressant à 50.000 sportifs italiens rassemblés place Saint Pierre à Rome, il les exhortait :
« Chers jeunes, il est important que le sport reste un jeu ! Il fait du bien au corps et à l’esprit seulement s’il reste un jeu. C’est pour cela que vous êtes des sportifs ; je ne vous invite pas seulement à jouer, comme vous le faites déjà, mais à plus : à vous mettre « en jeu » dans la vie comme dans le sport. Vous mettre « en jeu » dans la recherche du bien, dans l’Église et dans la société, sans avoir peur, avec courage et enthousiasme. Vous mettre « en jeu » avec les autres et avec Dieu ; ne pas se contenter d’un » match nul » médiocre, donner le meilleur de soi, dépensant sa vie pour ce qui en vaut vraiment la peine et qui dure toujours. Ne pas se contenter de ces vies tièdes, vies de » médiocres match nuls » : non, non ! Aller de l’avant, en cherchant toujours la victoire !… » Et le Saint-Père de leur rappeler : « Tant de vos sociétés sportives sont nées et vivent » à l’ombre du clocher « , dans les patronages, avec des prêtres, avec des sœurs. Il est beau de voir un groupe sportif dans une paroisse et s’il n’y a pas de groupe sportif en paroisse, il manque quelque chose…. Le sport dans la communauté, peut être un instrument missionnaire très efficace »
Le pape François a également lancé à tous ces sportifs : « Et vous les jeunes, qui éprouvez de la joie quand on vous remet le maillot, signe d’appartenance à votre équipe, vous êtes appelés à vous comporter en vrais athlètes, dignes du maillot que vous portez. Je vous souhaite de le mériter tous les jours, par votre engagement et aussi votre effort ».
En ce dimanche, 3 enfants et un adolescent vont recevoir en notre paroisse une grâce immense : ils vont être baptisés au nom de la Trinité Sainte : Père, Fils et Esprit-Saint. Ils vont revêtir » le maillot », signe de leur appartenance à leur « équipe », à leur famille, à l’Eglise. Oui, ils vont être tout de blanc. Rappelons-nous qu’un jour, nous aussi nous avons été baptisés au nom de la Trinité Sainte et que nous avons reçu le vêtement blanc. Nous comportons-nous aujourd’hui en véritables athlètes ? Ne sommes-nous pas portés à nous contenter d’un médiocre » match nul » ? Sommes-nous prêts à « mouiller notre maillot » de par nos efforts ou ne sommes-nous finalement que des « sportifs de Dieu » de salon ?
Père Gilles Morin, curé