Enfin les vacances. Elles sont bienvenues. La vie parisienne est stressante, nos journées souvent surchargées, notre univers professionnel de plus en plus pressant et exigeant, notre quotidien familial bien accaparant. Avouez qu’il y a de quoi être fatigué, voire exténué. Rien que de très normal que d’aspirer à décompresser et se reposer.
Nos corps sont fatigués. Il nous faut ménager « notre frère l’âne », selon l’expression de Saint François d’Assise. Nous sommes des êtres de chair, non de purs esprits. Autant que nous le pouvons, nous allons donc nous aérer, dormir un peu plus, « dérouiller » nos membres engourdis, laisser s’apaiser nos corps crispés et endoloris. « Vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair », nous rappelle l’apôtre Paul. Nous ne vivrons donc pas cet été dans la mollesse et la lascivité. Nos tenues vestimentaires et nos attitudes, loin de conduire à la sensualité, resteront dignes et reflèteront la vraie beauté de nos corps qui sont le temple de l’Esprit.
Nos esprits eux aussi ont besoin de décompresser, tant ils ont été sollicités. Autant que nous le pouvons, nous allons donc les laisser se détendre, non dans l’abêtissement et la passivité, mais dans une sage tranquillité. Il s’agit, non de les appauvrir ou de les avilir, mais de les assouplir pour les enrichir. Rester mollement des journées entières devant son écran de télévision ou d’ordinateur à regarder des banalités ou à écouter des insanités ne saurait refaire nos intelligences. Passer des heures dans l’excitation d’une musique assourdissante ne saurait pacifier nos esprits.
Nos âmes, elles aussi, elles surtout, ont besoin de repos. Il nous faut laissez résonner en nous cet appel de Jésus, si réconfortant et si pertinent : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Enfin les vacances ! Nous allons pouvoir aller plus sereinement vers Lui pour nous reposer en Lui. Notre âme a tellement soif du Dieu vivant. Nous aurons plus de temps ; prions plus. Nous serons dans diverses régions de France où dans des terres plus lointaines ; les églises y sont si belles … poussons leurs portes, visitons-les, admirons-les, ne serait-ce que quelques instants. Si nous en avons la possibilité, programmons une bonne retraite spirituelle … c’est le repos assuré. Et par-dessus tout, vivons sous l’emprise de la Chair … celle de Jésus, dans le grand mystère de l’eucharistie. Ne nous permettons pas de rater notre messe dominicale par relâchement, négligence, manque de prévoyance ou défaut d’organisation. L’Eucharistie doit rester notre priorité puisque le cœur du Christ est la source et le lieu de repos par excellence. L’oublier, ce serait nous exposer à revenir vidés et épuisés.
Enfin les vacances ! Prenons notre repos en Jésus. Les pauvres ne pourront guère viser un dépaysement ou une vraie détente, du moins quand au corps et à l’esprit. Mais tous, où que nous soyons et qui que nous soyons, nous pourrons toujours aller nous blottir contre le cœur de Jésus et de Marie. Là, soyons-en bien convaincus, … oui, là il fait si bon se reposer … jusqu’au jour du repos éternel dans la maison de notre Père des cieux.
Père Gilles Morin
Curé