Jean, nous dit-on, portait un vêtement de poils de chameau. Sa voix résonnait, puissante : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche … Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales ». Nombreux furent ceux qui vibrèrent aux paroles du Baptiste et qui se convertirent.
Dans la nuit de Noël, dans la région de Bethléem, des bergers purent admirer une troupe nombreuse de l’armée céleste. « Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître » ».
De dimanche en dimanche – et souvent plus encore – nous venons à l’église comme les foules vinrent au Jourdain, comme les bergers accoururent à la crèche. Et nous nous émerveillons… C’est que nous sommes accueillis par un chœur d’anges … (qui ne sont pas des anges). Vous les regardez, vous les admirez. Qui sont-ils ? Nous les appelons « servants d’autel », ou aussi « enfants de chœur », ou encore « groupe des clercs ». Ce ne sont pas de simples jeunes se formant à l’art de la liturgie ou épris d’esthétisme. Ce ne sont aucunement des stars en quête de gloire. Non, ils sont pour nous comme des prophètes et des messagers du ciel.
Regardez-les, en aube, tout de blanc vêtus, signe de la beauté de leur cœur qui doit être en état de grâce. Ils nous rappellent notre baptême ; ils ravivent en nous le désir de nous convertir.
Regardez-les entrer en procession. Ils sont là comme à nous ouvrir la route, et à nous la préparer. Ils suivent la croix, et nous invitent ainsi à entrer dans la célébration à notre juste place: « Regardez-le, Lui, Jésus, nous disent-ils. Suivez-le, il est plus fort que nous. Nous ne sommes même pas dignes de lui retirer ses sandales. C’est Lui qui nous fait l’honneur de pouvoir le servir. Quelle grâce ! »
Regardez-les, candélabres en main, accompagner l’Evangéliaire, comme pour nous dire : « Ecoutez cette bonne nouvelle, laisser résonner en vous la voix du Seigneur. Le ciel et la terre passeront ; ses paroles ne passeront pas ».
Regardez-les, à genoux au moment de la consécration ou faisant la génuflexion avant la communion. Ils nous montrent la justesse de l’attitude des bergers à la crèche ; Ils sont là à nous dire : « Venez, adorez-le ; Venez, mangez-le. C’est Lui le pain de vie ».
A la fois prophètes et anges, nos servants de messe sont une belle espérance. Ils sont une bénédiction du Ciel pour notre paroisse. Il nous faut en rendre grâce. En ce dimanche, devant vous, ils redisent leur désir de servir, non seulement le prêtre à l’autel mais aussi leurs frères dans la vie. En recevant leur croix, ils s’engagent à aimer sans compter, comme le Christ nous a aimés. Nos prières les soutiennent et les accompagnent. Nous leur devons bien cela,… ne croyez-vous pas ?
Père Gilles Morin
curé