Il y a 100 ans, à Uskub en Macédoine, venait au monde la petite Anjezë Gonxhe Bojaxhiu. Elle fut élevée dans la foi. Par-delà sa petite taille, ce petit bout de femme qui, selon les dires de son évêque, « était tout juste bonne à allumer des cierges », devint un feu de lumière, un brasier d’amour qui enflamma son siècle. C’est qu’elle avait une foi à transporter les montagnes, et elle les déplaça … Les moribonds agonisant en pleine rue furent recueillis et purent ainsi expirer dans la dignité ; les plus pauvres parmi les pauvres se virent secourus et aimés ; les banquises de l’indifférence et de l’égoïsme vacillèrent pour faire place à la compassion et à l’action. Oui, sans nul doute, ce petit bout de bonne femme, dont un musulman affirmait qu’elle était « une manifestation divine », avait une foi à transporter les montagnes. L’humanité entière la vénère sous le nom de Mère Teresa de Calcutta.
Nous ne transportons pas les montagnes ; c’est que nous avons trop peu de foi. Nous sommes à même de réciter le Credo sans aucune faute ; nous adhérons, je l’espère, à chaque vérité contenue dans le symbole des apôtres ; nous proclamons avec sincérité nos « Je crois ». Mais quelle est la mesure de notre foi ? « La foi, disait Mère Teresa, pour être véritable, doit être un amour qui donne. Amour et foi vont de pair. Ils ont besoin l’un de l’autre … Je serais prête à renoncer à ma vie plutôt qu’à ma foi ». Ah ! la foi, si nous en avions seulement comme une graine de moutarde, nous vibrerions à cette résolution de la « Madre des plus pauvres parmi les pauvres » : « J’ai fait le vœu à Dieu, disait-elle, sous peine de péché mortel, de Lui donner tout ce qu’il pourrait demander, de ne rien Lui refuser ». C’est que, tout simplement, elle avait la foi … une foi à transporter les montagnes. Pas nous qui lui refusant tant ! c’est pourquoi il faut nous écrier avec les apôtres : « Seigneur, augmente en nous la foi ».
Les saintes se ressemblent. Ce mois d’octobre s’est ouvert avec la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus qui a promis qu’elle passerait son ciel à faire du bien sur la terre. Promesse tenue. « Si jamais je deviens sainte, disait de son côté Mère Teresa, je serai certainement une sainte des « ténèbres ». Je serai continuellement absente du Ciel pour allumer la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres sur terre ». Notre vie est parfois bien obscurcie, notre foi trop attiédie. Pourquoi ne pas demander à Mère Teresa de s’absenter ne serait-ce que quelques instants de son Ciel pour ranimer en nous la lumière, pour raviver en nous la foi ? Vous rendez-vous compte ? Nous pourrions alors transporter les montagnes.
Père Gilles Morin
Curé