Pas un aujourd’hui amélioré mais un monde nouveau 

Le saviez-vous ? « Moins de naissance équivaut à moins d’émissions de CO2 ». Telle est l’affirmation d’un rapport de l’ONU dont certains écologistes ultra s’emparent pour prôner une limitation des naissances, prioritairement dans les populations les plus pauvres, …sous-entendu les plus malheureuses. Une vie nouvelle deviendrait-elle un danger pour notre terre ?
Une maman portant en son sein son enfant peut-elle lui dire : « Tu ne dois pas naître ; tu menaces notre planète ; ne viens pas polluer notre air ? ».
Une femme, pauvre, considère-t-elle chaque naissance comme un surcroît de malheur, comme une atteinte à son bonheur ?
Il y a un peu plus de 2000 ans, une jeune fille exulta à l’annonce de sa maternité. Elle s’appelait Marie. Son cantique d’action de grâce, son Magnificat, résonne encore dans tout l’univers.
Il y a un peu plus de 2000 ans, un enfant naissait dans la pauvreté d’une crèche, à Bethléem. Loin de menacer l’équilibre écologique de notre planète, il venait y porter lumière et pureté, amour et sainteté. Il s’appelait Jésus ; c’était le Sauveur, le Dieu de toute vie.

L’avez-vous su ? Il est apparu sur les chaînes de télévision : Il s’appelle Rom Houben. Dans le coma depuis 23 ans, il était cependant bien conscient. « Je criais, affirme-t-il aujourd’hui, mais on ne pouvait pas m’entendre … Pendant tout ce temps, je rêvais d’une vie meilleure. Depuis peu, Rom a enfin pu recommencer à communiquer avec l’extérieur grâce à un système informatique lui permettant d’écrire des messages sur ordinateur. « Je n’oublierai jamais le jour où on a identifié mon problème, dit-il. Cela a été comme une seconde naissance ». Nombreux sont ceux qui ont été touchés par ce témoignage. Trop de malades en état de coma entendent médecins et proches programmer leur mort ; ils protestent, ils crient … mais on ne peut les entendre. Menacent-ils le bien-être de notre planète ? Doivent-ils donc disparaître ?

En ce dimanche où s’ouvre le temps de l’Avent, nous réveillons notre attente, nous ravivons notre espérance. N’aspirer et ne travailler qu’à un aujourd’hui amélioré expose notre humanité aux errances dont nous sommes les témoins (sacrifier les petits et les fragiles, réduire l’homme à sa dimension sanitaire, productive ou économique). On en vient ainsi à perdre le sens et jusqu’au souvenir du Nouveau-Né de Béthléem, du crucifié de Jérusalem, celui « sans qui rien ne s’est fait et par qui tout a été fait ». Rappelons-le : ce n’est pas un simple monde amélioré que Jésus a voulu instaurer ; il est venu pour nous faire entrer dans un monde nouveau, une terre nouvelle, des cieux nouveaux. Voilà le fond de notre attente ; voilà l’objet de notre espérance. C’est tellement plus haut ; c’est tellement plus beau.

Père Gilles Morin
Curé