Quel bel été ! Avouons que, pour bon nombre d’entre nous, le ciel bleu ne nous a guère fait défaut. Ces vacances ensoleillées nous ont paru un temps de bonheur. Pour nos corps et nos esprits, elles furent un réel délassement. Qu’en a-t-il été pour nos âmes ? La frontière est si ténue entre délassement et relâchement. Nous sommes si peu enclins à chercher notre repos en Dieu, à puiser en son coeur un vrai ressourcement.
En juillet, j’étais en colonie avec les garçons du patronage. Grands jeux, baignades, veillées, olympiades, football, kermesse, etc … les activités se sont enchaînées dans la joie et la bonne humeur. Les enfants se sont bien amusés ; tous se sont délassés. Dans l’enthousiasme, nous pourrions nous écrier : «superbes vacances !». Mais il faut plus que du délassement pour savourer un temps de vrai bonheur.
La colonie fut comme un coin de ciel sur notre terre parce que, par-delà le bon déroulement des activités et l’ambiance d’amitié, les cœurs étaient à Dieu. Par-delà le délassement, ces trois semaines à St Didier en Velay furent un temps de ressourcement. Comment ne pas s’émerveiller en pensant à ces 53 jeunes et leurs 15 animateurs dont le quotidien était rythmé par la prière, le chapelet et l’eucharistie (environ la moitié d’entre eux participaient chaque jour librement à la messe). Les comportements se sont apaisés, les visages se sont transfigurés, les cœurs se sont dilatés …les âmes étaient à Dieu.
Chaque soir, dans notre chapelle aménagée, nous nous retrouvions avec les enfants et les animateurs, pour terminer notre journée auprès du Seigneur. Après leur avoir raconté un épisode de la vie de saint Jean-Marie Vianney, j’aimais à leur faire écouter quelques chants méditatifs pour les aider à intérioriser leur prière. L’un d’entre eux m’était souvent réclamé ; c’était leur préféré. Sur une belle mélodie, il reprenait ces paroles d’or du saint curé d’Ars : «vous aime ô mon Dieu et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie». Suivait cet autre chant :«seul bonheur que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu notre Père et de savoir que Dieu nous aime».
Ces vacances ont été, pour bon nombre d’entre vous, une période de délassement. J’espère qu’elles ont été également un temps de ressourcement. Elles ont été ensoleillées ; j’espère qu’elles ont été plus encore un temps de bonheur, un coin de ciel sur cette terre.
Une année pastorale nouvelle s’ouvre devant nous. Puisse-t-elle être, pour tous, une année de bonheur; Elle le sera, par-delà les joies et les épreuves de notre quotidien, si nous aimons Dieu avec ce désir ardent de l’aimer jusqu’au dernier soupir de notre vie … si nous l’aimons en nous émerveillant de ce qu’il nous aime.
Père Gilles Morin
Curé